Je ne suis pas maître des circonstances

Et tout à coup, je comprends que m’abandonner, c’est reconnaître que je ne suis pas maître de la réalité

Je suis arrivé à l’Assemblée, à la fin d’une semaine très difficile sur le plan professionnel.
Depuis peu, dans mon entreprise, je suis chargé de nouvelles responsabilités, auxquelles s’ajoute la peur de ne pas y arriver.
Dans cet état d’esprit, ma demande s’était faite, extrêmement urgente : ‘Seigneur, aide-moi non seulement pour que je puisse y arriver, mais aussi à comprendre où j’en suis avec tout ça, car je ne peux pas vivre comme cela.’

Quand je suis arrivé à l’Assemblée, la question est revenue avec encore plus d’urgence : ‘Pour ma vie, et dans cette situation difficile, qu’est-ce que veut dire s’abandonner ?’

L’Assemblée commence, et ce que j'entends me bouleverse : « Ces jours-ci, nous sommes entrés en carême. A bien y regarder, le temps du carême se termine avec la mort du Christ sur la croix : c’est la plus grande défaite de l’histoire. Lui qui avait fait des miracles, parlé au vent et multiplié les pains, Il a été tué. Imaginez-vous l’état d’esprit des apôtres : tout ce en quoi ils avaient cru est anéanti. Comment pouvaient-ils continuer à affronter la vie ? Morts de peur, ils s’étaient enfermés dans une maison. Mais voilà que Jésus est ressuscité. Et, au fur et à mesure qu’ils Le reconnaissent, présent, vivant, ils commencent à renaître, eux aussi, et à ne plus avoir peur. Sa défaite n’était pas le dernier mot. Sa mort n’était plus la fin de tout ».

Je vis dans l’inquiétude ; je voudrais que les choses se passent bien au travail, et tous mes efforts vont dans ce sens. Je n’envisage même pas l’hypothèse de la défaite. Mais comme les circonstances sont difficiles, je suffoque.

Et tout à coup, je comprends que m’abandonner, c’est reconnaître que je ne suis pas maître de la réalité, que je ne peux pas la maîtriser. Et, même s’il y a des échecs, le Mystère qui m’aime sera là pour me sauver.
Ce n’est pas si tout se passe bien, que la vie est belle. Mais si, à travers des circonstances que nous n’avons pas choisies, nous pouvons comprendre que nous sommes aimés totalement, gratuitement.
Je dois donc m’abandonner aux desseins du Mystère, qui me mettra peut-être des bâtons dans les roues mais pour donner à ma vie une autre dimension. (Je pourrais développer cette idée mais ça risquerait d’être trop long…)

Cette Assemblée a été pour moi un point de départ et j'ai une immense gratitude pour ce lieu où le Mystère s’est fait proche de moi.
Toute la semaine, j’avais cherché quelque chose qui puisse m’aider, mais rien n’aurait pu me libérer comme ce qui s’est passé.
Toute la semaine, j’avais demandé l’aide de la Vierge Marie, et je suis sûr que cette assemblée, ce lieu et les personnes qui y étaient sont la réponse du Seigneur : ‘Je suis là, je suis avec toi.’

Comment se fait-il que je puisse affirmer que c’est Lui ? Par la correspondance entre la blessure de mon cœur et sa parole de Salut qui me libère !

Alberto (Paris)