La mort de Francesco et le chant des jeunes

Que nous n’ayons plus peur de rien : voilà ce que je demande pour moi

Le dimanche, quand sont arrivées peu à peu les informations au sujet de Francesco, j’ai commencé à consulter WhatsApp toutes les deux minutes à la recherche de nouvelles avec un poids immense sur le cœur. Chaque fois que vibrait le téléphone, j’avais les mains qui tremblaient et je craignais le pire. C’était une lutte et j’ai essayé d’offrir ce que je vivais pour les souffrances de Francesco et de ses parents et pour demander un miracle. C’était très dur.
Le vendredi suivant, je l’ai vraiment vécu comme un Vendredi-Saint : à partir de midi, je regardais sans cesse ma montre en pensant à Francesco sur son lit d’hôpital et je ne pouvais pas ne pas penser à Jésus en croix et à Marie à ses pieds. Quand j’ai su à 18h00 qu’il était désormais au ciel, je n’ai pas pu m’empêcher de tomber dans un trou sans fond, j’étais perdue. J’ai couru chez une amie qui m’a dit presque froidement dès qu’elle m’a vue : « Je sais ». Je pleurais, mais elle restait de marbre. Et puis elle m’a dit : « Je vais à l’hôpital, tu m’accompagnes ? ».

Ensuite nous sommes allées ensemble réciter le rosaire. L’église était comble et j’étais toujours perdue même si je me sentais soutenue par la prière à Marie. Mais au moment où, après la prière qui dit « donne-lui le repos éternel », les jeunes ont commencé à chanter « Quand quelqu’un a le cœur bon/il n’a plus peur de rien/il est heureux de chaque chose/et il veut seulement aimer », tout a changé. Le désespoir s’est transformé en une demande, presqu’un cri du plus profond de mon cœur : voilà, Seigneur, l’expérience de la Résurrection. Que des centaines de jeunes, que ma fille et ses camarades de 15 ans puissent chanter ainsi face à la mort de leur ami, c’est vraiment Ta victoire sur la mort. Que nous n’ayons plus peur de rien : voilà ce que je demande pour moi. Autrement la vie ne peut pas être affrontée, tout se met à nous faire peur, tout se bloque.

Nous voulons seulement aimer, même la mort d’un jeune qui pouvait être l’un de nos enfants. Il n’y a que la compagnie d’une humanité qui vibre de passion pour le Christ qui peut me libérer du désarroi et qui me permet de faire réellement l’expérience de la Résurrection.

Chiara