Je suis allée à l’enterrement d’un jeune de 27 ans que j’avais eu comme élève, il y a huit ans. Il est mort en tombant dans une crevasse avec son snowboard. Je l’ai appris par d’anciens élèves qui m’ont retrouvée sur Facebook. Je suis donc allée à ses funérailles et cela a été un moment très douloureux. J’ai revu mes élèves, ils avaient tous dans les yeux une question déchirante. Une élève qui pleurait m’a demandé : « Pourquoi, madame ? Pourquoi c’est arrivé ? C’était un garçon simple et bon ». A ce moment, je me suis sentie complètement impuissante, je l’ai embrassée et lui ai dit que, moi aussi, j’avais de la peine, que moi aussi, je posais cette question à Dieu. Mais leurs visages ont rendu le Christ présent devant moi, dans ma totale impuissance. Je suis allée saluer la mère en lui disant qui j’étais et que peut-être elle ne se souvenait pas de moi parce que les années avaient passé. Elle m’a embrassée et m’a dit qu’elle se souvenait parfaitement de moi ; elle a répété mon nom en disant que j’étais « sa Paola à lui ».
Voilà ! Cette situation de totale impuissance m’a montré de nouveau la surabondance de la Présence du Seigneur dans ma vie. Il y a huit ans, je pensais : 'Qui sait à quoi je sers pour ces élèves, dans cette classe ? Pourquoi m’as-tu mise là ?’ En fait, le Seigneur m’utilisait à ce moment-là, pour que je puisse l’embrasser, Lui, à travers mes lycéens. Voilà ! Le Christ donne un sens à la vie, au temps, au travail, d’une manière que nous ne pouvons même pas imaginer.

Paola, Milan