Les paroles du Pape… et le nettoyage des toilettes

C'est vraiment plus important de faire le bien que de ne rien faire de mal, et aujourd'hui, je cherche d’autres occasions pour retrouver cette sensation si belle

Ma proximité avec Dieu est devenue beaucoup plus concrète et évidente depuis que j'ai entendu le Pape parler. En le voyant, lors de son voyage au Chili, je n'avais éprouvé aucune émotion spéciale. Pour moi, c’était un homme comme tant d’autres. Tout a changé quand il a parlé : son homélie m’a fait vivre une belle chose. Ce que le pape a dit a attiré mon attention car cela reflétait ma façon de penser depuis longtemps sans que je m'en rende compte, sans que je sache l’exprimer avec des mots. Pendant la messe, le pape a cité une phrase du Père Hurtado (jésuite chilien canonisé en 2005, ndlr) dont je me souviens encore aujourd'hui : « C’est très bien de ne pas faire le mal, mais c’est très mal de ne pas faire le bien. » Cette phrase m'a fait réfléchir et j’ai décidé de la prendre au sérieux.
Dans ma classe, nous nous demandions ce que nous pourrions améliorer dans l'école pour que l’ambiance soit meilleure, et tout le monde est tombé d’accord sur les toilettes. Les garçons donnent des coups de pied dans les portes, obstruent les cuvettes avec des ordures, des pages de cahiers, etc. A la fin de la récréation, les salles d’eau sont dans un état horrible. Le concierge chargé de les nettoyer a presque soixante-dix ans, mais il a toujours une attitude positive quand il fait son travail. Un jour, j'ai voulu le voir à l’œuvre et, après l’avoir salué, je lui ai dit que je voulais nettoyer, moi aussi, pour savoir ce qu’on ressentait. Il m'a laissé faire sans rien objecter. Je dois dire que c'était un travail dégoûtant, vu la façon dont les garçons utilisaient les toilettes. J’y ai passé toute ma récréation et, quand j'ai eu fini, je suis retourné en classe mais je n’ai rien dit à mes camarades. Je sentais que cette tâche m'avait appris quelque chose mais qu’il n'était pas nécessaire d'en parler à ce moment-là. Ce qui était sûr, c’est que j’avais pu vérifier concrètement que le père Hurtado avait raison.
C'est vraiment plus important de faire le bien que de ne rien faire de mal, et aujourd'hui, je cherche d’autres occasions pour retrouver cette sensation si belle.

Daniel, Santiago du Chili