Aix-en-Provence

Aix-en-Provence. « Qui est-ce qui me donne ce “plus de vie” ? »

Dans une période difficile dans laquelle tout semble décevant, une phrase des Exercices de la Fraternité entame un parcours qui révèle une possibilité de plénitude inattendue, qui fait naître la question sur son origine

Cette dernière période a été marquée par une grande confusion personnelle : j’étais toujours déçu, au travail et avec les amis ; j’avais besoin de quelqu’un qui pouvait à nouveau éveiller mon cœur. Un jour, en allant au travail, j’ai été frappé par une phrase dite par le père Carrón à l’Assemblée des responsables d’Europe, dans laquelle il parlait d’une alternative pour ne pas tomber dans le scepticisme qui nous concerne tous : « C’est la différence entre poser le Christ avant tout et présupposer le Christ, parce que reconnaître sa Présence est un jugement de valeur avec lequel on affronte tout ». En lisant cette phrase, j’ai ressenti un besoin de clarté, et un besoin d’aimer mon humanité, sans quoi je n’ai pas de visage.

À partir de cela, j’ai commencé à vivre dans une attitude de mendiant : je faisais les mêmes choses qu’avant, mais en y mettant toute mon exigence d’être heureux. J’ai pris le risque de parler avec mes collègues de ce qui me tient le plus à cœur. En particulier avec un collègue, à qui j’ai dit : « Tu sais que plus j’avance dans ma thèse, plus je m’aperçois que je ne peux pas travailler uniquement pour le résultat. Bien que cela m’intéresse, le fait de l’avoir obtenu ne répond pas à toute mon attente ». Lui m’a raconté qu’il vivait aussi cette difficulté, et me disait qu’il se sentait frustré dans son travail au point de vouloir séparer sa vie professionnelle de sa vie personnelle. Dans ce dialogue, j’ai compris la raison pour laquelle on nous a fait écouter la chanson Farewell de Guccini aux Exercices de la Fraternité : le texte parle précisément de l’illusion pour laquelle tout ce qu’on aime nous semble spécial (la passion pour les études, par exemple !), mais se révèle finalement une chose normale. J’ai pensé ainsi de lui proposer les jours suivants le texte de l’introduction aux Exercices, car le besoin que les choses belles de ma vie puissent durer est la chose qui me tient le plus à cœur !

Ensuite, il m’est arrivé une chose grâce à laquelle j’ai pu me découvrir différent, avec quelque chose en plus par rapport aux semaines précédentes. Suite à un sms de ma tante qui me demandait comment j’allais, je lui ai répondu : « Je travaille beaucoup, mais je vis pleinement tout ce que je fais ! ». J’ai été surpris d’avoir dit une telle chose, qui est apparemment contradictoire, et je n’ai pas pu éviter de me demander : « qui est-ce qui me donne ce “plus de vie” ? ». C’est un Rapport que je vis.

Francesco, Aix-en-Provence