Paris

La grève et la joie du début

Dans un pays où on il ne connaît personne, Roberto redécouvre la joie et la beauté de l’école de communauté et retrouve toute l’ouverture de son cœur. Ainsi, même le covoiturage organisé à cause de la grève devient une occasion pour témoigner ce qu’il vit

Depuis quatre mois j’ai déménagé en France pour mon travail. La famille n’arrivera pas avant le début de la prochaine année scolaire. Pour ne pas être seul et ne pas courir le risque de ne faire que travailler, dès mon arrivée j’ai cherché Isabelle, une amie du mouvement que j’avais rencontré au Meeting de Rimini. Grâce à elle, j’ai été invité à un dîner. Je ne connaissais personne, on était tous de nationalités différentes et nous avons parlé en français toute la soirée, mais ce qui m’a surpris, c’est que déjà après cinq minutes, j’ai ressenti la même familiarité, la même amitié, la même chaleur que je ressens à chaque fois que je suis avec mes amis de la Fraternité à Milan.

Après ce dîner, j’ai commencé à fréquenter l’école de communauté qui a lieu dans une salle de la paroisse de l’Immaculée Conception. C’est différent par rapport à Milan, où je mettais au maximum dix minutes pour faire le trajet : ici, il me faut presque une heure et trois lignes de métro. Il faut vraiment le désirer pour s’y rendre après une longue journée de travail, d’autant plus que c’est en français ... Je suis donc obligé de bien étudier les textes et de préparer à l’avance ce que je veux dire.

A travers cet effort, j’ai redécouvert la joie et la beauté de l’école de communauté : non pas qu’à Milan c’était devenu une habitude, mais il est vrai que je n’y mettais plus mon cœur. Quelle surprise de goûter à nouveau la joie et l’enthousiasme des premières rencontres avec le mouvement et de retrouver ces grandes liberté et ouverture de cœur que l’école de communauté et les amis avec qui je la fais m’ont données.

Cette ouverture et cette liberté m’amènent à créer de nouvelles relations au travail. Un exemple est ce qui s’est passé pendant la grève qui a bloqué Paris. Avec quelques collègues, on s’est organisé pour faire du covoiturage pour se rendre au travail et en revenir. Pendant les trajets, nous avons commencé à nous connaître un peu plus, nous sommes de différents pays et nous n’étions pas habitués à parler les uns aux autres, sauf pour des raisons professionnelles. Au fur et à mesure, il a été naturel de raconter que tous les mardis je vais à l’école de communauté, d’expliquer ce que c’est et ce que j’ai rencontré. Un peu surpris, mes compagnons de trajet m’ont posé plein de questions et se sont ouverts à leur tour en parlant de leurs familles et de leurs sentiments.

Je ne sais pas ce qui va se passer, mais cette liberté de raconter mon expérience à des gens qui sont apparemment loin de moi et de créer une nouvelle ambiance entre nous est déjà pour moi une grande joie.

Roberto, Neuilly-sur-Seine