Photo Unsplash/Adeolu Eletu

« Une compagnie qui ne me laisse pas tomber un seul instant »

L'hospitalisation d’un enfant, l'inquiétude et la solitude. Mais entre les quatre murs de la chambre, une question fait irruption, changeant la perspective. Jusqu'à ce qu'on se découvre « préféré et embrassé »

Il y a quelques semaines, mon fils, qui avait déjà vécu une hospitalisation à cause d'une bronchiolite, a commencé à respirer un peu mal, et nous avons décidé de nous rendre à l'hôpital pour mesurer son niveau de saturation. Ce qui devait être une simple consultation s'est transformé en une nouvelle hospitalisation, cette fois à cause d'un virus particulièrement grave pour les tout-petits comme lui, à tel point qu'en quelques heures il a été branché à une machine à oxygène et à une perfusion pour le nourrir. Mon tempérament n'aide pas : l'inquiétude est grande, le sentiment d'impuissance est très fort, et je me sens découragée après toutes les visites, qui ne semblent jamais apporter de bonnes nouvelles. Il y a aussi la solitude, car les protocoles Covid exigent la présence d'un seul parent.

Les quatre murs de la chambre sont étouffants. Par la fenêtre, on peut voir une statue, on dirait une petite Madone, de dos, discrète. Sous la pluie, dans la neige, au soleil... elle est toujours là, la compagne de ces journées. Je pense que c'est peut-être un signe, en fait je le sais, mais ça ne me dit toujours rien. Un jour, il arrive que je demande à mes amies de me tenir compagnie : je ne cherche pas seulement à être consolé, mais quelque chose qui m’aide à me tenir debout. Je partage ma douleur et ma fatigue, j'ai besoin d'aide pour faire face à ce que je dois vivre. « Que peut-il y avoir dans cette chambre "pour moi" ? ». Je commence à apercevoir tout le bien que je vis : les amies qui se connectent fidèlement pour prier une neuvaine avec moi, les amis même lointains qui m’assurent de leurs prières, les cadeaux pour mes enfants, l'école qui montre une attention émouvante à notre famille.... Quelle puissance que la compagnie de l'Église : elle ne me laisse pas tomber un seul instant, comme cette petite Madone à la fenêtre.

Pendant ces jours, j’ai dû reconnaître le Christ qui est entré puissamment dans ces quatre murs, m'apportant une paix qui n'était pas la mienne. Lorsque mon fils est sorti de l’hôpital, je me suis rendue compte que mon cœur explosait, non pas tant pour le fait qu'il avait échappé au danger, mais pour tout le bien que cette circonstance m'avait permis de vivre. Je me suis sentie préférée et embrassée par Lui. À tel point que j'ai presque hésité à quitter cette chambre qui m'était devenue si chère, mais en même temps j'étais pleine de désir, comme cela ne m'était pas arrivé depuis longtemps, de Le voir arriver à nouveau, dans la certitude qu'il n'y a aucune circonstance où cela ne soit pas possible.

Fulvia, Abbiategrasso (Milan)