Chants / Canti

Édition bilingue
Giacomo LeopardiFlammarion 2005
Pages: 346

Vers 1816, au fin fond d’une province pontificale d’Italie du Nord, un jeune homme mélancolique, pétri de lectures érudites, s’apprête sans espoir à l’ « œuvre de sa vie ». Ce jeune homme, c’est Giacomo Leopardi. Il écrit des poèmes renouant avec la plus haute tradition italienne, celle qui remonte à Pétrarque et au Tasse : en 1831 paraît la première édition des Canti. De la véhémence des premières canzones (A Angelo Mai, Brutus) aux méditations nocturnes des idylles (L’Infini, Le soir du jour de fête, À la lune), en passant par les grands poèmes philosophiques (Le genêt), le poète chante la solitude et l’exclusion, le temps répétitif et destructeur, le destin et la perte... Tour à tour élégiaque et révolté, nihiliste et exalté, Leopardi inaugure une forme nouvelle de lyrisme – un lyrisme décanté de toute mièvrerie : du moi au nous, sa voix déplore au nom de tous la souffrance d’être. « On peut dire de la poésie lyrique qu’elle est la cime, le comble, le sommet de la poésie, qui est elle-même le sommet du discours humain », écrivait-il dans son grand journal intellectuel, le Zibaldone. Ce recueil d’une noire beauté inspira des esprits aussi divers que Schopenhauer, Sainte-Beuve, Musset, Nietzsche, Laforgue, et, plus récemment, Walter Benjamin ou Giuseppe Ungaretti.