Les Chevaliers à l'Idroscalo de Milan

Chevaliers. Quelque chose qui vaut bien plus qu’un million

À l’Idroscalo de Milan en venant du Piémont, de la Lombardie et de la Suisse. Un millier de jeunes collégiens, réunis pour se défier à des jeux par équipes. Et sur la vie : « Qui est-ce qui t’attend et t’aime tel que tu es ? »
Paola Bergamini

« Voilà, là ça va bien. Tout le monde le voit. Espérons que personne ne tombe dans l’eau » dit Tommaso. A quelques mètres de la rive de l’Idroscalo, le "lac" de Milan, deux jeunes de GS déroulent la pancarte et on aperçoit la phrase suivante : "Ce que tu attends existe". C’est le titre de la journée de début d’année des Chevaliers, l’expérience chrétienne du collège. Lorsqu’ils s’étaient retrouvés pour préparer la journée, Mario, enseignant de Lettres, avait raconté qu’à la question : « Quelle chanson de cet été as-tu le plus aimé ? », ses élèves avaient répondu : "Per un milione" des Boomdabash. Le texte parle de l’attente. Attente de quelqu’un qui porte le soleil, qui vaut plus qu’un million, justement. « Nous nous sommes regardés en face et nous avons décidé : c’est le thème de la journée. On part de ce qu’ils ressentent », explique Stefano, professeur de Religion.



A 14h de ce dernier dimanche d’octobre qui n’a d’automnal seulement les couleurs étant donné la température estivale, tout est prêt pour accueillir le presque millier de jeunes de la Lombardie, du Piémont et de la Suisse. « Mais personne ne m’a dit que je devais être vêtue de vert ! » dit une jeune fille alarmée. « Ne t’en fais pas », répond l’enseignant qui est à côté et qui sort d’un sac un t-shirt vert. « J’en ai d’autres pour qui en a besoin ». Plusieurs mains se lèvent.

Les chants commencent pendant que, gentiment, les jeunes, divisés en quatre équipes s’asseyent dans le pré devant le lac. « Regardez la pancarte », dit le père Marcello : « À côté de la phrase se trouve un homme qui est en train d’enlever un voile, il est en train de découvrir quelque chose. Maintenant je vous propose une chanson que j’imagine que beaucoup d’entre vous connaissent : Per un milione. Écoutez-là et puis nous la chantons ensemble ». « Mais c’est celle des Boomdabash ! Trop fort. Comment fait-il à la connaître ? », commente un jeune. Sur l’écran géant apparaissent les paroles. « Qui ne désirerait pas être attendu comme ça ? », reprend le père Marcello : « Attendu pour ce que tu es. Tellement attendu qu’il ne te changerait même pas pour un million. Cela semble impossible. Disons-le : combien de fois nous pensons de ne rien valoir ? » « C’est le défi : qui attends-tu ? C’est-à-dire, y a-t-il quelqu’un qui t’estime pour ce que tu es ? Si tu ne le cherches pas tu ne le trouves pas. Dans le jeu que nous allons bientôt commencer, jetez-vous pour voir s’il y a quelque chose de si grand qui répond à la question. S’il y a quelqu’un qui te veut du bien. Essayez ! ».



L’explication des jeux commence. Les quatre capitaines apparaissent : Christophe Colomb, Ulysse, Galilée et Neil Armstrong. Ils sont tous enchaînés. Les équipes devront affronter une série d’épreuves d’habileté et d’intelligence pour acquérir des points et ouvrir les cadenas. « Pour le moment tout est dit, vous verrez ce qui se passera ensuite», explique Giovanni. Dans les bois, les jeunes de GS les attendent pour leur expliquer l’épreuve et ensuite les arbitrer. Dans les épreuves on trouve de tout : du traditionnel « tire à la corde » au baby-foot assis en passant par le tir à l’arc. Vingt-cinq épreuves. Jeunes et adultes se lancent, courant en avant et en arrière. Après une heure tout le monde se retrouve à nouveau dans le pré. Et là arrive le dénouement. Chaque équipe doit former un pont humain – plus l’équipe a récolté de points plus elle est avantagée – pour réussir à libérer leur capitaine qui doit monter dans un canoë et aller chercher au milieu du lac un objet qui lui appartient. Ulysse est le meilleur. Ovation pour Galilée qui tombe dans l’eau mais qui ne se rend pas et revient à la nage avec sa longue-vue.



Mais la vraie surprise arrive maintenant. « Y a-t-il quelqu’un pour qui tu es important même si pendant le jeu tu n’as pas réussi ? Quelqu’un qui tient à toi ? Chantons "Viva la company". Et à la fin tournez-vous vers le grand écran », dit le père Marcello. Une fois la chanson finie, mille regards se tournent. La vidéo de la journée apparaît. Les protagonistes sont eux-mêmes, les jeunes durant les épreuves. « C’est toi qui danse ! ». « Regarde, lorsque la balle est tombée ». « T’as été fort dans la Just Dance », les commentaires se suivent.

Lorsque ça se termine, le père Marcello reprend : « Regardez quelle beauté derrière moi ! ». Le coucher du soleil est un spectacle. Sans qu’il n’y ait besoin de le dire tout le monde se tait. La messe débute lorsqu’il commence à faire sombre. « Personne n’aurait pu organiser un coucher de soleil pareil. Il y en a Un seul qui a rendu possible cette journée et qui veut rester avec toi. Un qui t’attend, qui t’aime, toi. Nous, on te le dit, mais ce sera à toi de le découvrir. Dire oui. Où ? Dans la réalité, dans la vie de tous les jours, parmi tes amis. Il faut par contre avoir des yeux pour regarder. C’est là l’hypothèse de cette année : ôter le voile. Bientôt cet ami vous rejoindra dans le sacrement de la Communion. Préparons-nous à l’accueillir », dit don Marcello dans son homélie.

« Excuse-moi, je suis en train de chercher un groupe de jeunes, ils étaient là pour un jeu. Il fait nuit et je ne sais pas où aller... », demande un homme a Gabriele. « Qui ? Les Chevaliers ? Au fond. La messe vient de finir. Ils vous attendent ».