Le pèlerinage de Macerata à Lorette

« Heureux les pauvres de cœur, car le royaume des Cieux est à eux »

Le 10 juin aura lieu le 39e pèlerinage à pieds de Macerata à Lorette. « Rendez-vous chez la Vierge, soutenus par le témoignage réciproque tout au long du chemin, en demandant cette pauvreté dont Elle est reine ». Le message du père Julián Carrón
Julián Carrón

Chers amis, vous êtes au Pèlerinage – consciemment ou non –, car vous ressentez un besoin, qui vous a mis en mouvement avant même d’entamer le chemin vers Lorette. Prendre conscience de ce besoin est le premier travail qui vous attend cette nuit, car c’est uniquement ainsi que vous pourrez cheminer d’une façon qui n’est ni mécanique, ni acquise.

Toutefois, comment nous aider à reconnaître notre véritable besoin ? Il suffirait simplement d’admettre nos peurs, nos souffrances, nos tristesses ou nos solitudes, sans rien censurer, pour reconnaître à quel point nous sommes nécessiteux.

Quelle a été la pensée prépondérante qui vous a poussés à vous mettre en chemin ? Qu’est-ce qui reste, telle « une tour dans une plaine solitaire » (G. Leopardi), au milieu de toutes les choses de la vie, lesquelles engendrent tant de fois chez nous un sentiment de confusion, de peur et de déception ?

Après s’être invité à manger chez Zachée, Jésus affirme : « Aujourd’hui, le salut est arrivé pour cette maison ». Qu’en est-il de nous ? Le salut nous intéresse-t-il encore, ou bien est-il enseveli sous le poids de nos habitudes ? Est-ce que nous préférons nous contenter de quelque chose en moins, en réduisant le désir infini que nous portons dans notre cœur ? Quel besoin avons-nous de reconnaître notre véritable pauvreté !

Des dizaines de milliers de personnes sont attendues sur les collines de Macerata pour l'édition 2017

« Heureux les pauvres de cœur – dit Jésus −, car le royaume des Cieux est à eux », c’est-à-dire le salut. C’est pourquoi don Giussani répétait que « le vrai protagoniste de l’histoire est le mendiant » et le pape François nous dit que : « Cette pauvreté est nécessaire, car elle décrit ce que nous avons vraiment dans le cœur: nous avons besoin de Lui ».

Pour cette raison, rendez-vous chez la Vierge, soutenus par le témoignage réciproque tout au long du chemin, en demandant cette pauvreté dont Elle est reine, afin que Dieu ait pitié de nous ; et qu’ainsi, de la même manière qu’il a « jeté les yeux sur la bassesse de sa servante », il regarde aussi notre néant.

Pendant que vous cheminez, vous serez aidés si vous gardez en tête la question par laquelle Jésus s’est adressé au néant de Pierre : « M’aimes-tu ?  ». Avez-vous jamais pensé à la façon dont il regardait Pierre pour lui poser cette question, après que celui-ci l’eut renié trois fois ? Pas même sa trahison n’a pu empêcher la pitié sans limites du Christ à son égard. Et avez-vous jamais pensé au contrecoup que Pierre a dû ressentir, en pensant à sa bassesse, pour extirper de ses entrailles cette réponse désarmante ? « Seigneur, tu sais tout, tu sais que je t’aime. Ma sympathie humaine est pour toi ; ma sympathie humaine est pour toi, Jésus de Nazareth » (don Giussani). Je relis souvent le passage de l’Evangile sur le «  oui » de Pierre (Jean 21) ; comment pourrais-je cheminer sans y revenir constamment ? Je me perdrais, incapable d’identifier mon véritable besoin et Celui qui y répond maintenant.

Bon cheminement, pleins uniquement du besoin de Lui.

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