François au Centre œcuménique de Genève

« L’œcuménisme est ‘‘une entreprise en pure perte’’. Mais il s’agit de la voie tracée par Jésus »

Le discours du pape François pendant la prière œcuménique avec le Conseil mondial des Églises à Genève. Le thème : « Marcher, prier et travailler ensemble »
Pape François

Nous avons écouté la parole de l’Apôtre Paul aux Galates, qui traversaient des difficultés et des luttes internes. Il y avait en effet des groupes qui s’affrontaient et s’accusaient mutuellement. C’est dans ce contexte que l’Apôtre, par deux fois en peu de versets, invite à marcher « sous la conduite de l’Esprit Saint » (Ga 5, 16.25).
Marcher. L’homme est un être en chemin. Toute sa vie durant, il est appelé à se mettre en route, pour une sortie continue à partir de là où il se trouve : du moment où il sort du sein maternel jusqu’au moment où il passe d’un âge de la vie à un autre ; du moment où il laisse la maison de ses parents jusqu’au moment où il sort de cette existence terrestre. Le chemin est une métaphore qui révèle le sens de la vie humaine, d’une vie qui ne se suffit pas à elle-même, mais qui est toujours à la recherche de quelque chose de plus. Le cœur nous invite à marcher, à atteindre un but.
Mais marcher est une discipline, un effort ; il faut de la patience quotidienne et un entraînement constant. Il faut renoncer à beaucoup de chemins pour choisir celui qui conduit au but et vivifier la mémoire pour ne pas la perdre. But et mémoire. Marcher demande l’humilité de retourner sur ses propres pas, quand c’est nécessaire, et le souci des compagnons de voyage, car ce n’est qu’ensemble qu’on marche bien. Marcher, en somme, exige une conversion de soi continue. C’est pourquoi beaucoup y renoncent, en préférant la quiétude de la maison, où ils s’occupent commodément de leurs propres affaires sans s’exposer aux risques du voyage. Mais ainsi, on s’accroche à des sécurités éphémères, qui ne donnent pas cette paix et cette joie auxquelles le cœur aspire, et qui ne se trouvent qu’en sortant de soi-même.
Dieu nous appelle à cela, depuis les débuts. Déjà, à Abraham il a été demandé de quitter sa terre, de se mettre en chemin, armé seulement de la confiance en Dieu (cf. Gn 12, 1). C’est ainsi que Moïse, Pierre et Paul, et tous les amis du Seigneur, ont vécu en cheminant. Mais surtout Jésus nous en a donné l’exemple. Pour nous, il est sorti de sa condition divine (cf. Ph 2, 6-7) et il est descendu parmi nous pour marcher, lui qui est le Chemin (cf. Jn 14, 6). Lui, le Seigneur et le Maître, s’est fait pèlerin et hôte au milieu de nous. Retourné au Père, il nous a fait don de son Esprit même, de manière que nous ayons la force de marcher dans sa direction, d’accomplir ce que Paul demande: marcher selon l’Esprit.

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