« Je me demande comment je vivais avant »

« Ce que tu viens de dire était pour moi. Et pour tous les hommes… ». De Salerne à Milan, les voix de ceux qui ont participé pour la première fois aux exercices du CLU et qui n’avaient jamais vu don Giussani.
Paola Bergamini

Samedi 5 décembre, lors des Exercices spirituels du CLU, don Giussani apparaît sur l’écran de la foire de Rimini. Et Georgio, qui est en seconde année de pharmacie à Salerne, ne s’y attendait pas. Il avait décidé de participer à ces exercices sans trop se demander pourquoi, faisant confiance à ses nouveaux amis qui lui avaient dit : « Viens ». La leçon commence et il prend des notes. Il raconte : « Je voulais comprendre rationnellement ce qu’il était en train de dire. Mais quelque chose n’allait pas, j’étais distrait. À un certain moment, j’ai regardé autour de moi et j’ai vu de l’émotion chez mes amis, ainsi que chez les autres personnes présentes. J’ai alors cessé d’écrire, prenant conscience que j’étais en train de perdre un fait qui se passait là, à ce moment précis ». Don Giussani parle alors de l’image de ces hommes qui cherchent à construire le pont, le poème de Victor Hugo. « Là j’ai compris que cette vidéo, que ce qu’il était en train de dire, était pour moi, était pour tous les hommes. Maintenant je veux la montrer à mes amis ».

Giuseppe, est en première année de langues orientales à Naples. En septembre, à l’université, il a rencontré les jeunes de CL. Un jour ils lui ont dit : « Giuse, accompagne-nous aux exercices ». Il ne savait pas de quoi il s’agissait, mais il a accepté, n’ayant rien de prévu pour le WE en question. Il explique : « Il y avait aussi le fait que j’avais besoin d’un changement dans ma vie. Et les études ne suffisaient pas. Quelque chose n’allait pas dans ma vie. Je sentais en moi ce manque dont parle le père Carrón ». Il ne connaît don Giussani que de nom. « Son désir, malgré son âge, de communiquer cette vie changée, remplie du fait chrétien, m’a beaucoup frappé. Quand je suis rentré chez moi, je me suis demandé comment je faisais pour vivre avant. Je me laissais vivre, alors qu’en réalité on peut vivre ! Et ça me change. Par exemple, je dois passer un examen dans quelques jours, et pour la première fois, je me sens tranquille, ce qui n’est jamais arrivé avant ».

Quand on propose à Laura, en troisième année de droit à l’Université catholique de Milan, de participer aux exercices, elle a quelques doutes. Elle aime bien les amis qui lui font cette proposition et pense que cela en vaut la peine, mais elle est handicapée. Elle se déplace en chaise roulante et a besoin d’aide. Comment faire ? « Ne t’inquiète pas », lui dit Giulia : « Nous voulons que tu y ailles. Roberta se chargera de t’accompagner ». Elle accepte et dit : « Je ne veux pas savoir comment vont se passer ces journées. Je veux être étonnée ». Elle avait lu la leçon de don Giussani à l’École de communauté, mais elle ne savait pas grand-chose de lui, en dehors de ce qu’on lui en avait dit en cours de théologie. « Ce qu’il a raconté sur Jean et André m’a touchée. C’est comme s’il était là. Il était là ». La leçon continue avec la lecture de la lettre d’Andrea, ce jeune garçon malade du sida, et de son amitié avec Ziba. « Une amitié désintéressée, comme celle de Roberta, Giulia et d’autres. Ça ne m’était jamais arrivé auparavant. Je pense que dans chaque personne il y a une lumière, qui est plus brillante chez celle qui vit pour le Christ. C’est le regard de Dieu qui se reflète en elle. Ce regard, moi je l’ai vu chez les amis du mouvement ainsi que chez don Giussani. C’est la raison pour laquelle il est devenu mon ami ». (P.B.)