Moi, chef de service à l'hôpital, je tire des cables

Pendant onze mois, il est neurologue. Mais, tous les ans au mois d’août, pour le Meeting, il devient électricien bénévole. Pourquoi ? « J’y trouve un grand bien pour moi-même. »
Paolo Perego

Entre câbles et interrupteurs, pinces et tournevis, « je suis chef électricien depuis quelques années », raconte Mauro, 65 ans, de Pavie. Il a commencé le 13 août au pré-Meeting, dans le groupe bien rodé de ceux qui ont préparé les locaux de la foire pour que le Meeting puisse s’y tenir. « Ceux qui ne me connaissent pas, s’étonnent : N’es-tu vraiment pas du métier ? … Quand je dis que je suis médecin ! ». En fait, il est chef de service à l’Institut Neurologique Mondino et professeur d’université. Et l’incrédulité augmente lorsque l’on découvre que le Docteur Ceroni passe toutes ses vacances au Meeting. « Depuis dix ans, les vacances pour moi, c’est ça. Une semaine avec la communauté de Pavie, à la montagne, et ensuite Rimini, en train de préparer cette chose splendide, et de pouvoir ensuite la vivre » avec 2700 autres bénévoles, entre les jours qui précèdent le Meeting et la semaine de kermesse.

Huit heures par jour pour préparer les stands avec un groupe de cinquante personnes. « Certaines relations, certaines amitiés sont vraiment devenues profondes. C’est une expérience où l’on 'partage' toute la journée, déjeuners et dîners inclus. Mais pas seulement. En réparant ensemble une lampe ou un panneau électrique, on peut devenir amis ». Quelques années auparavant, il était apparu dans une vidéo, parmi les responsables d’une exposition scientifique du Meeting, sur le sujet de la lumière et de l’oeil. « Un gars d’une entreprise de revêtements s’en est aperçu et a ouvert de grands yeux : l'“expert” est là, à côté de moi, bénévole en train de tirer des câbles ». Mauro poursuit en disant qu’il n’y a rien de plus beau. « Je ne peux pas être responsable des électriciens pour des raisons évidentes. Mais je peux collaborer à cette oeuvre. Et cela me donne beaucoup de satisfaction, comme celle que me donne mon vrai travail. La seule question, au fond, c’est : quel est le sens de ce que tu fais ? ».

Ce sont des vacances magnifiques, poursuit-il, « pleines d’amis ; nombreux sont ceux que j’ai rencontrés et connus justement ici. Ceux de l’ “équipe”. Mais aussi ceux du dîner international organisé chaque année à San Giuliano a Mare, à la paroisse Saint-Joseph au Port. « C’est l’endroit où l’on va dîner, les jours qui précèdent le Meeting. J’ai connu le prêtre don Mario Vannini, il y a quelques années et il m’a parlé de ce dîner offert par sa communauté, et auquel participaient des dizaines de bénévoles du monde entier. “Tu pourrais nous aider pour l’anglais et faire le traducteur”, m’ont-ils proposé au début. Et je n’ai jamais cessé d’y aller ». Construire le Meeting signifie le vivre. « Tu grandis, tu te bonifies : un véritable bien pour moi... Pas seulement en étant bénévole. Mais aussi en ayant la possibilité d’écouter le témoignage de Monseigneur Ballin, vicaire d’Arabie du Nord, ainsi que de revivre le génie de la sainteté chrétienne. La rencontre avec le rabbin Korn, l’ouverture et la nouveauté de ses paroles. Et enfin le Muftì, ou père Spadaro... ». C’est tout autre chose que des vacances “sous le parasol” ! Ce sont « des vacances bien remplies. Et quel bol d’air !... ».