Carrón : « L’origine est une gratitude infinie »

Du Banque alimentaire aux Stands AVSI. Dans les mots du responsable de Communion et Libération à la dernière École de communauté, les raisons d’un geste de charité qui « porte une espérance pour toute la vie »
Julián Carron

Je voudrais reprendre brièvement ce que nous nous sommes dit à la dernière École de communauté à propos des gestes de charité que nous proposons dans cette période : la Collecte alimentaire et les Stands AVSI. Ces gestes sont avant tout un défi pour notre vérification, et nous permettent de tester si notre action – en accomplissant ces gestes – naît d’une expérience de gratitude, de l’expérience d’une « plénitude » que nous voulons communiquer – libres du résultat, évidemment – ou bien s’il naît d’un manque, et alors nous avons toujours besoin de nouveaux projets pour « avoir la sensation d’exister » (comme disait don Giussani).

Si l’origine est une gratitude infinie qui déborde de notre personne, alors ce que nous ferons sera apparemment la même chose, mais la signification – la densité – que ce geste apportera seront complètement différentes. C’est là que réside la différence entre un geste de bénévolat et un geste de charité comme celui que nous proposons : il s’agit de voir si notre action porte une espérance pour toute la vie – c’est ce que tout le monde attend pour vivre – ou si nous nous contentons de répondre à un besoin matériel sans communiquer la seule chose dont Jésus était porteur lorsqu’il répondait au besoin des personnes, à savoir qu’elles n’étaient pas seules comme des chiens et donc qu’il était possible d’espérer.

Donc, dans notre façon d’accomplir ces gestes, les gens que nous allons rencontrer pourrons percevoir qu’il y a une différence, que ce qu’ils voient ne peut pas se justifier en soi-même, mais renvoie à autre chose : c’est le témoignage de quelque chose qui est absolument imprévisible, c’est-à-dire de l’annonce chrétienne. Ma préoccupation est que les gestes ne soient pas détachés de la source de notre expérience, que nous ne perdons pas le lien avec l’origine, parce que l’autre possibilité pourrait être seulement le scepticisme ; et nous ne ferons pas passer à travers les gestes ce qui nous intéresse le plus, c’est-à-dire d’où naît ce que nous faisons.

Pour cette raison, nous devons avoir la préoccupation de vivre nous-même cette expérience. Seulement si nous la vivons, nous pourrons transmettre aux autres ce que nous désirons communiquer. Comment cela arrivera ce n’est pas notre problème. Notre problème est si nous sommes investis par cette conscience, parce que dans ce cas cela arrivera aux autres sans qu’on ne s’en rende compte.

Donc, en préparation de ces gestes, je vous invite tous à reprendre le livret de don Giussani Le sens de l’action caritative (qui peut être téléchargé sur le site de CL). Relisons-le pour nous aider à vivre ces gestes en connexion avec les contenus de l’École de communauté sur lesquels nous sommes en train de travailler.