La solitude est un phénomène aux multiples facettes, qui seront certainement abordées efficacement dans ce congrès. La définition même de solitude qui apparaît dans le programme atteste déjà de la variété de significations que ce mot peut revêtir : la solitude est « définie comme étant la sensation subjective du manque d’un soutien dans un moment de besoin. (…) La solitude (…) exerce une influence négative sur la santé » (tiré du site nemicasolitudine2019.com). Mais même lorsqu’on la comprend de cette manière, la question de la nature du « besoin » et du « manque » qui provoquent la solitude reste ouverte.

Cela fait penser à ces vers du poète Mario Luzi :

« De quoi ce manque est-il le manque,
ô cœur,
toi qui soudain en es rempli ?
de quoi ? Rompue la digue,
la crue de ton indigence
t’inonde et te submerge…
Mais vient,
peut-être,
vient de plus loin que toi
un appel
qu’à présent tu n’écoutes pas, car tu es à l’agonie.
Mais il existe, la musique perpétuelle
En conserve la force et le chant… il reviendra.
Sois tranquille »

(À l’image de l’homme, Verdier, Paris 2004, p. 161).

La question posée par le poète renforce l’urgence de comprendre pleinement la nature de la solitude.
Dans le cadre d’un congrès qui entend proposer, comme on le lit dans le programme, « un panorama des principales causes qui déterminent aujourd’hui la solitude des personnes de tous âges, et en particulier âgées », on m’a demandé de parler de « foi et solitude ». Mais pour indiquer ce que peut apporter la foi, il faut avant tout identifier précisément en quoi consiste la solitude humaine, qui revêt chez les personnes âgées une dimension particulièrement dramatique (...)

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