Nous sommes avec le Pape et avec tous ceux qui travaillent pour arrêter l’horreur de cette guerre. Nous sommes avec le Pape, qui défend et proclame la paix. Mais combien est fragile le désir de paix, si ce désir ne devient pas une mission, une responsabilité dans la vie quotidienne, pour construire des expériences qui assurent à notre peuple, à chaque peuple, l’éducation, le travail, la charité, la justice.
Beaucoup de choses ont été dites et se diront quant aux causes et aux effets possibles, à court et à long terme, de cette invasion insensée de l’Ukraine par l’armée russe. En tant que chrétiens, notre regard est avant tout fixé sur l’homme : hommes, femmes, enfants, personnes âgées ou malades et dépendantes, qui sont soudainement menacés par le cauchemar des bombardements, par le manque de nourriture et de produits de première nécessité, par la perte d’êtres chers, et qui sont contraints de fuir leur maison, abandonnant tout pour aller vers l’inconnu. Trouveront-ils quelqu’un qui veuille les accueillir ?
Nous ne pouvons pas nous contenter de regarder les événements se dérouler et d’attendre qu’ils passent. Et pas seulement parce que, cette fois, le conflit touche le cœur de l’Europe, mais parce que nous subirons longtemps les conséquences de cette guerre tragique. Eschyle observait déjà que la première victime de toute guerre est la vérité. Le mensonge nourrit la haine, crée l’inimitié, ouvre des fossés profonds entre les chrétiens, des frères dans la foi qui se combattent sans savoir pourquoi.
Nous percevons en ce moment la profonde vérité de ces paroles du pape François dans Fratelli tutti : « Toute guerre laisse le monde pire que dans l’état où elle l’a trouvé. La guerre est toujours un échec de la politique et de l’humanité, une capitulation honteuse, une déroute devant les forces du mal. N’en restons pas aux discussions théoriques, touchons les blessures, palpons la chair des personnes affectées. […] Prêtons attention à la vérité de ces victimes de la violence, regardons la réalité avec leurs yeux et écoutons leurs récits le cœur ouvert. Nous pourrons ainsi reconnaître l’abîme de mal qui se trouve au cœur de la guerre, et nous ne serons pas perturbés d’être traités de naïfs pour avoir fait le choix de la paix. »
À l’heure de l’angoisse et des tourments, de l’incertitude quant au sort de nos frères ukrainiens, en adhérant à la Journée de jeûne demandée par le Pape à toute l’Église le mercredi des Cendres prochain (2 mars 2022), nous invoquons l’intervention de l’Esprit Saint par l’intercession de la Vierge Marie, seule « fontaine toujours vive » d’espérance.

Le bureau de presse de CL

Milan, le 26 février 2022.
#Pourlapaix