Répondant à l’invitation de la part du cardinal Kevin Farrell d’entreprendre un travail de formation approprié sur le thème des charismes dans l’Église, il me semble utile de partager dès maintenant, en attendant les actes officiels, les enregistrements vidéo de la conférence théologique qui a eu lieu le 20 juin dernier à l’Université pontificale du Latran « Mouvements et nouvelles communautés. L’identité dans le parcours synodal de l’Église ».

Les intervenants, en plus du cardinal Farrell, ont été : le cardinal Marc Ouellet, préfet de la Congrégation pour les évêques et président de la Commission pontificale pour l’Amérique latine ; Linda Ghisoni, sous-secrétaire du Dicastère pour les laïcs, la famille et la vie ; monseigneur Piero Coda, secrétaire général de la Commission théologique internationale et professeur d’ontologie trinitaire à l’Institut universitaire Sophia ; Elena Di Bernardo, Faculté de droit canonique, Institutum Utriusque luris, Université pontificale du Latran ; Mary Healy, Sacred Heart Major Seminary à Detroit, USA ; Luigino Bruni, professeur d’économie politique et coordinateur du doctorat en sciences de l’économie civile, Université Lumsa à Rome.

Je considère qu’il est vraiment important pour les membres de la Fraternité et pour l’ensemble du mouvement de pouvoir trouver le temps, si cela est possible, de suivre cette conférence dans son intégralité. Tous les discours sont d’un grand intérêt et aident à comprendre le sens ultime du chemin que l’Église propose aux mouvements.

Je souligne en particulier la clarté et la profondeur de certaines interventions, à commencer par celle du cardinal Farrell lui-même (session du matin), qui met en évidence les énormes défis qui nous attendent : « fidélité dynamique et créative au charisme », unité, synodalité et esprit missionnaire. Farrell réitère également la nécessité d’un « discernement, tant individuel que communautaire, pour saisir ce que l’Esprit Saint suggère à l’Église » et à chacune de ses différentes réalités, et d’une « formation continue offerte à ses membres, en tenant compte de ces nouveaux défis et en adaptant à ceux-ci les activités d’apostolat et les services caritatifs » que tous les mouvements soutiennent « avec un admirable dévouement ».

De même, j’ai trouvé très utiles les réflexions du cardinal Ouellet (session de l’après-midi) et les réponses qu’il donne aux questions posées par certains représentants des mouvements présents dans la salle. Je me réfère en particulier à la confirmation que l’Église reconnaît le caractère exceptionnel de l’action de l’Esprit Saint à travers les différents charismes, et – plus spécifiquement sur le sujet qui nous préoccupe – à la mise en évidence du fait que la responsabilité du charisme est toujours communautaire (encore plus clairement lorsque le fondateur n’est plus en vie). D’où l’accent mis sur le fait que les règlements que l’Église propose ne sont pas une restriction ou une limitation à l’action de l’Esprit (bien que, dit Ouellet, l’Église puisse parfois courir ce risque), mais deviennent un outil nécessaire pour que cette dimension communautaire s’exprime vraiment pleinement, en aidant à éviter précisément les pratiques qui risquent de favoriser personnalisme ou l’autoritarisme.

Ces interventions, ainsi que toutes les autres, sont une aide que l’Eglise nous offre pour approfondir davantage notre compréhension de ce que signifie parler de co-essentialité entre charisme et institution dans l’Église, comme don Giussani lui-même nous l’a enseigné si souvent : « Les mouvements sont alors rappelés à deux dimensions fondamentales qui en certifient, dans un certain sens, l’authenticité. La première d’entre elles est la référence filiale aux évêques et au pape. La hiérarchie n’a pas le monopole des charismes, mais possède le charisme du discernement et de l’ordination de tous les charismes au bien commun de l’Église. En second lieu, le charisme authentique doit susciter une ouverture fraternelle envers toutes les autres expériences qui, de façon différente, conduisent à l’unique vérité sur Dieu et sur l’homme révélée dans le Christ » (extrait de : Les mouvements dans la mission de l’Église – Trois discours de Jean-Paul II, Documents 5 – Supplément à « Litterae Communionis-CL », n° 11/1985, pp. 3-8).

Je voudrais signaler à ce propos que le texte dont est tirée cette dernière citation de don Giussani est certainement un outil supplémentaire utile pour le chemin de compréhension et de croissance qui nous est demandé sur ces sujets. Vous le trouverez, ci-dessous, ainsi que les deux vidéos de la conférence.


Luigi Giussani, introduction à : Les mouvements dans la mission de l’Eglise – Trois discours de Jean-Paul II
Documents 5 – Supplément à « Litterae Communionis-CL », n. 11/1985, pp. 3-8
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