« Qu’est-ce qui me manque, confiné à la maison ? »

Pour Marvin les mesures restrictives contre le coronavirus en Ouganda se sont traduites en université fermée, examens "esquivés", internet et repos. Mis à part le confinement, une situation presque idéale. Jusqu’à ce que son cœur ne se mette à hurler...

L’université a fermé la semaine où je devais passer mes partiels et j’ai alors jubilé comme si mon équipe préférée de football avait gagné une coupe. J’étais heureux, car mes examens étaient reportés d’au moins un mois : voilà quelque chose de merveilleux, je pensais, au milieu de cette crise.

Je suis à la maison depuis quelques jours, mon unique activité se limite à de légères tâches ménagères. Pendant le reste du temps, je me repose, me repose et me repose encore. J’ai accès à internet et à des films, je peux regarder toutes les chaînes de télévision que je souhaite. J’ai du temps pour discuter en visioconférence avec mes amis en Italie et en Espagne... Pour certains aspects, la situation pourrait me sembler parfaite, mis à part le fait que je ne puisse pas sortir. Cela m’a aidé à ne pas trop me distraire, sinon j’aurais passé mon temps à jouer au foot, du matin jusqu’au soir.

Au milieu de tout ça, j’ai commencé à me sentir vide. Une sorte de solitude s’est installée : aucune des choses que je désirais ne remplissait mon cœur. Mon cœur a commencé à crier et il continue à chercher un sens aux choses.

Maintenant il est évident que la question n’est pas d’éviter les examens ou de vivre dans un monde idéal : j’ai tout et je suis plus inquiet qu’avant. C’est comme si j’avais tout le temps à disposition pour scruter le fond de mon cœur. Ce n’est pas une remise en question de la réalité en face de moi, mais bien de mon cœur. Je découvre que mon cœur est constamment à la recherche du sens de ma vie, de quelque chose qui donne de la valeur à tout ce que je fais.

Marvin, Kampala (Ouganda)